Disons-le franchement, on avait un doute. Un doute sur le fait que Lyon puisse se transformer, le temps d’un week-end, en une zone d’expérimentation culinaire plutôt qu’un musée de la cuisine. En un Berlin de la food créative plutôt qu’une Lourdes de la quenelle de brochet. Vous nous avez prouvé qu’on avait tort de douter et que Lyon était bien l’avant-garde de la fun dining generation. Un grand grand merci à vous. On a été émus de vous voir si nombreux (le festival fut largement complet) a venir tester notre modèle prototype. On a adoré vous voir déambuler — un cornet de frites belge ou un tapas signé Romain Tischenko à la main — à travers le 7e arrondissement. On a été ravis de vous voir tantôt goûtant de la cuisine étoilée à 3h du matin, tantôt alanguis dans une suite d’hôtel pour causer d’Alain Chapel ou dansant les bras en croix tout en parlant de gnôle de combat. On a été touchés de vous voir faire des standing ovations à des chefs et des cheffes de Lyon mais aussi de toute l’Europe, venus humblement cuisiner pour l’occasion. On a évidemment été scotchés, et bien au-delà de nos espérances, par la cuisine des chefs invités. De mémoire, on n’avait jamais vus des dîners aussi créatifs et collaboratifs. Que ce soit les plats punks et très #BalanceTonPorc des GRRRRLS with pigs, la performance dingue en 17 assiettes de cabri de la nouvelle scène autrichienne, les dîners quasi free-jazz chez Katsumi Ishida, la cuisine de Monsieur Paul remixée par l’avant-garde des chefs lyonnais, la cantine de nuit où l’on a vu Michel Troisgros tapant du pied lors du dj set d’Osunlade ou Davide Scabin conjurant tous les dieux des macaronis : tout était fou. Un grand grand merci à tous les chefs, artistes, producteurs, commerçants, nombreux bénévoles et partenaires qui se sont engagés avec nous pour élaborer ce prototype. Merci à cette ville, ses habitants et ses acteurs de s’inventer et se réinventer sur la question de la cuisine. Lyon tient clairement un truc.