Si nos projets naissent des rencontres entre un programme, un budget et l’ensemble des intervenants (des élus aux artisans) ils deviennent par la suite eux-mêmes des lieux de convergence par les usages qu’ils offrent (se rassembler, se divertir, se cultiver, se recueillir, se lotir.) A l’opposé d’une perspective autoritaire de l’architecte qui impose une manière de vivre nous pensons que la liberté d’appropriation du lieu est fondamentale. Nous dessinons un cadre ouvert au sein duquel l’indétermination de l’expérience humaine prend place. Si un programme satisfait un usage élémentaire (habiter, travailler) nous sommes attachés à le dépasser sans le contraindre, en proposant plus que ce qu’il suggérait au départ. Il s’agit de laisser entre les certitudes d’un programme, d’un objectif, la place aux aléas de l’usage. C est à travers des moyens simples que nous essayons le plus possible d’offrir un usage extraordinaire suite à un programme ordinaire. Qu’il soit urbain, périurbain ou rural nous intervenons sur les différentes échelles du territoire avec la même approche, sans schéma préétabli mais en étant d’abord simplement à l’écoute du lieu. Nous nous mettons dans la peau d’un enquêteur qui arpente un site (collecte d’informations et recherches documentaires) afin d’appréhender le contexte du projet dans sa globalité – historique, socio-économique, climatique. En parallèle de cette vision analytique nous croyons à la perception sensible du lieu sillonné, qu’il s’agisse du mouvement des flux, de la lumière, des matériaux qui l’entourent. C’est au croisement de ces deux analyses que se dessine une carte mentale à partir de laquelle nous déroulons notre projet.